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Transports : la renaissance de Transdev
« Transdev is back ». Jean-Marc Janaillac, le PDG de l’opérateur français de transport, est tout sourire, car le groupe détenu à parité par Veolia et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est désormais sauvé. Et il dégage du cash : 82 millions d’euros en 2015, contre 33 millions pour son concurrent Keolis, la filiale transport public de la SNCF.
En moins de trois ans, le chemin parcouru est impressionnant. En 2012, un an après le mariage de Veolia Transport et de la filiale transport de la CDC, le nouvel ensemble est en grande difficulté. Présent dans 27 pays, il réalise bien quelque 7,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, mais affiche une perte de 390 millions d’euros. Et ce, alors qu’il est lesté d’une dette de 1,9 milliard d’euros. A l’époque, pour sauver l’entreprise, une augmentation de capital de quelque 800 millions d’euros est lancée.
Reprise en main
En 2015, Transdev est revenu dans des eaux bien plus calmes. Après trois ans de reprise en main opérationnelle, de cessions des actifs (Europe centrale, Israël, etc.) et d’arrêt de certains contrats de gestion de transport non rentables, le groupe affiche un chiffre d’affaires enfin stabilisé à 6,6 milliards d’euros. Il est notamment sorti de la compagnie maritime SNCM moyennant 62 millions d’euros en 2015.
Mieux, la dette a été ramenée à 741 millions d’euros. « Et nous allons revenir à un financement bancaire classique, avec la signature d’une ligne de crédit syndiquée de 1,2 milliard d’euros, ce qui devrait faire baisser nos frais financiers », indique Jean-Marc Janaillac.
« Le redressement de Transdev est un succès, l’année 2013 a été celle de l’urgence, 2014 celle du redressement et 2015 celle de la consolidation », résume le dirigeant. Et maintenant, il veut se tourner vers l’avenir. Tout d’abord, Veolia, toujours actionnaire, devrait se retirer au profit de la Caisse des dépôts et consignations. Cette dernière, ne souhaitant pas rester seule aux manettes, cherche un nouvel actionnaire minoritaire partenaire.
Ensuite, Transdev entend poursuivre son développement. S’il est désormais présent dans dix-neuf pays, il entend repartir en chasse dans les pays où il n’est plus ou pas comme au Qatar où il espère remporter la gestion du métro de Doha, la capitale. En France, il espère bien batailler pour gagner de nouveaux réseaux avec en ligne de mire les transports de Lille, aujourd’hui géré par Keolis.
Renforcer l’offre de mobilité à la demande
Dans le ferroviaire, Transdev se battra également sur des appels d’offres en Allemagne. Il entend ensuite se positionner sur l’ouverture à la concurrence des réseaux régionaux de transports en France. Le ferroviaire représente actuellement 10 % du chiffre d’affaires du groupe. Parallèlement, Transdev veut poursuivre son développement dans l’autocar longue distance (Isilines), un marché qu’il juge encore naissant.
Le groupe entend aussi renforcer son offre de mobilité à la demande (Taxis, VTC, etc.), où il réalise déjà près d’un demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires. Le groupe multiplie les tests dans différents pays de nouveaux concepts de covoiturage en taxi, comme Abel aux Pays-Bas, Split, aux Etats-Unis. En France, il prépare le déploiement de Fleetme, un système de covoiturage qui se cale sur l’organisation des transports publics.
D’ici 2020, Transdev vise près 8,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dansle monde et une meilleure rentabilité. « Tous les éléments sont réunis pour que 2016 marque la première année d’une nouvelle étape de développement », conclut Jean-Marc Janaillac.
Source : www.lemonde.fr