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Bien que timidement, la croissance française repart début 2016

La croissance devrait progresser de 0,4% aux premier et deuxième trimestres de cette année, selon l'Insee. La consommation est repartie après le creux de la fin 2015 ; et les entreprises profitent d'une nette amélioration de leurs marges.

Cela fait plusieurs semaines que les organismes internationaux revoient à la baisse leurs scénarios conjoncturels. L'OCDE, la Commission européenne, le FMI... Aujourd'hui, personne ne prévoit que la France atteigne 1,5 % de croissance en 2016, chiffre retenu par Bercy. L'Institut national de la statistique, à l'encontre de la tendance générale, ne voit pourtant pas de raison de sombrer dans le pessimisme. Ce n'est pas encore une reprise en fanfare que l'Insee a annoncée dans la note publiée jeudi, mais il dresse le portrait d'une économie française en meilleure santé. La croissance devrait progresser de 0,4 % au premier comme au deuxième trimestre de cette année.

Selon son scénario, les choses vont un peu mieux, que ce soit du côté des ménages ou des entreprises. Un peu mieux? Cela signifie d'abord que la consommation repart bien, après le repli de la fin 2015, marquée par les attentats de Paris. Le pouvoir d'achat des Français est stimulé par une inflation nulle (en raison de la baisse des prix des produits pétroliers) et des revenus d'activité «dynamiques».

Cela veut dire ensuite que les entreprises sont en train de se refaire une santé. Leur taux de marge s'est amélioré en 2015 -il a atteint 31,4%, soit une hausse de 1,8 point sur un an. Sous l'effet des nouvelles mesures d'allégement du coût du travail et de la baisse du prix du pétrole, il s'établirait à 32,5% mi-2016. Ce serait «son plus haut niveau depuis fin 2008», relève l'Insee.

Du coup, l'investissement des entreprises - qui bénéficie en outre de la baisse des coûts d'emprunt et de l'incitation fiscale du suramortissement - continuerait de progresser: de 0,7% au premier trimestre puis 0,8 % au deuxième. «Le financement est d'autant plus facilité que la Banque centrale européenne assouplit de nouveau sa politique monétaire, maintenant les taux d'intérêt à bas niveau», souligne la note. En revanche, l'investissement des ménages continuerait de reculer, tout comme celui des administrations publiques.

 

Chômage à 10,2 % mi-2016

«Le retour de la croissance, c'est aussi le retour à plus d'emplois», s'est félicité le ministre des Finances, Michel Sapin, après la publication des chiffres. De fait, tous secteurs confondus, l'emploi total augmenterait de 63 000 postes au premier semestre 2016 (après 158 000 sur l'ensemble de 2015). L'Insee indique qu'il progresserait ainsi «plus vite que la population active» et le taux de chômage baisserait de nouveau modérément, pour atteindre 10,2 % sur l'ensemble de la France mi-2016.

A cette date, «l'acquis de croissance» aura ainsi déjà atteint 1,1%. En d'autres termes, il faudra que la croissance atteigne «entre 0,4% et 0,5 % aux troisième et quatrième trimestres» pour que la progression du PIB de l'ensemble de l'année atteigne les 1,5 % prévu par le gouvernement, a calculé l'Institut. «Pas infaisable», répond Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture de l'Insee. À condition que rien ne vienne enrouer la machine. Il ne faudrait notamment pas que «le ralentissement des économies émergentes et son impact sur les exportations européennes [soit] plus ample que prévu», prévient l'Insee.

Source : www.lefigaro.fr

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