Analyses & Studies

Veille sur le numérique et les start-ups - Royaume-Uni et Irlande - 21 mai 2019

TIC / Numérique

1/ Irlande :

Les détails du National Broadband Plan dévoilés - Le gouvernement a officialisé le lancement du National Broadband Plan (programme d’équipement du pays en accès internet haut débit), sept ans après sa conception, même si aucun contrat n’a pour l’instant été signé entre le gouvernement et National Broadband Ireland, consortium contrôlé par le fonds d’investissement Granahan McCourt, détenu par l’homme d’affaires irlando-américain David McCourt, qui a remporté l’appel d’offres. Le premier ministre Leo Varadkar a confirmé que l’Etat avait prévu d’investir 3 Mds€, dont 355 M€ de TVA et 545 M€ pour un fonds de prévoyance, sur 25 ans pour ce projet tandis que l’investissement initial de NBI n’est que de 220 M€. Cette forte révision à la hausse du coût de NBP (initialement estimé à seulement 500 M€) pourrait compromettre l’ensemble de la stratégie d’investissements publics irlandaise. Le Parlement a donc décidé de lancer une commission d’enquête sur l’appel d’offres. Si les critiques de la presse et de l’opposition déferlent sur le gouvernement, l’annonce est apparemment très bien reçue par les populations rurales qui, selon les sondages, comptent renouveler leur confiance au parti de gouvernement (Fine Gael) lors des prochaines élections locales et européennes.

51enquêtes de grande envergure en cours à la Data Protection Commission – Auditionné le 1er mai par le Sénat américain, qui réfléchit à créer son propre RGPD, Helen Dixon, directrice de la DPC (Data Protection Commission, équivalent irlandais de la CNIL), a révélé que 51 enquêtes « de grande échelle » étaient en cours. Un tiers de ces enquêtes ciblent de grandes plateformes de services digitaux fournis par Apple, Facebook, LinkedIn ou Twitter. Facebook est visé par 11 enquêtes, dont 3 sur ses filiales WhatsApp et Instagram, notamment sur le stockage présumé de millions de mots de passe en toutes lettres appartenant à des usagers des plateformes Facebook, Facebook Lite et Instagram. Conformément au RGPD, la DPC peut infliger des amendes aux entreprises allant jusqu’à 20 M€ ou 4% de leur chiffre d’affaires, soit 2 Mds€ dans le cas de Facebook. Toutefois, la DPC, qui espère conclure la première phase de leurs enquêtes cet été, n’a pour l’instant jamais sanctionné financièrement une entreprise depuis l’entrée en vigueur du RGPD, malgré la réception de presque 3 000 plaintes.

Le marché florissant des data centres en Irlande –  16 nouveaux data centres ont été mis en service en Irlande en 2018, portant leur nombre total à 53, correspondant à une capacité installé de 600 MW. 29 nouveaux projets de data centres ont obtenu un permis de construire. Dublin représente aujourd’hui 25 % du marché européen des data centres. Les investissements dans ce marché connaissent donc une hausse exponentielle depuis 2009 et devrait atteindre les 10 Mds€ cumulés en 2022, le niveau d’investissements prévu de 2019 à 2022 s’élevant à 1.3 Mds€ annuellement. La Sustainable Energy Authority of Ireland, équivalent irlandais de l’ADEME, parle également de 9 Mds€ d’investissement entre 2018 et 2020 pour mettre à niveau le réseau électrique et assurer la fourniture d’énergie verte. En effet, Eirgrid, équivalent irlandais de RTE, souligne dans son dernier rapport annuel le besoin de « renforcements significatifs » de son réseau autour de Dublin dans les cinq prochaines années. L’opérateur estime que la capacité installée aura quadruplé entre 2016 et 2020 et atteindra 1 500 MW en 2025. En 2027, les data centres pourraient représenter 31 % de la demande totale d’électricité du pays (6 % aujourd’hui). En 2030, la consommation des data centres pourrait équivaloir à celle d’entre 750 000 et 1 800 000 foyers, soit entre 40 % et 100 % du parc résidentiel irlandais. Par ailleurs, les data centres drainent une part importante de la production d’électricité verte du pays, la plupart se targuant d’être alimentés à 100 % par de l’énergie renouvelable. La croissance fulgurante des data centres en Irlande pourrait donc contrevenir aux objectifs du pays en matière d’énergie renouvelable (70 % d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’électricité en 2030), tout en réduisant la quantité d’électricité verte disponible pour les consommateurs.

 

2/ Royaume-Uni

Le Royaume-Uni finance le déploiement de la 5G dans le métro de Séoul - DCMS (Department for Digital, Culture, Media & Sport) investit 2,4mn£ en Corée du Sud pour offrir la 5G aux voyageurs dans le métro. Les entreprises souhaitant offrir leurs services et contenus à travers la 5G dans le métro sont invitées à participer à un système d’enchères. Le gouvernement britannique espère ainsi attirer des investissements coréens au RU, créer de nouvelles opportunités pour les entreprises britanniques en Corée du Sud et encourager le développement de partenariats industriels entre les deux pays. Cette initiative s’inscrit dans la continuité du programme UK’s 5G Testbed + Trials Programme, qui a pour objectif d’aider les entreprises britanniques à développer de nouveaux services et applications 5G à la fois au niveau national et international.

Le Royaume-Uni annonce de nouvelles mesures pour règlementer la publicité politique en ligne - Le Ministère de l’Intérieur britannique veut imposer de nouvelles exigences de transparence aux publicités politiques en ligne. Des propositions concrètes devraient être dévoilées plus tard cette année, mais des premières mesures ont déjà été annoncées. Ainsi, les publicités en ligne vont devoir indiquer leur source (ex : parti, candidat) pour limiter le phénomène des « fake news ». Le RU souhaite aussi lancer une consultation pour renforcer les lois sur les financements étrangers dans le cadre des campagnes électorales. Ces propositions ne verront pas le jour avant les élections européennes, pour lesquelles Facebook a renforcé ses équipes de lutte contre la mésinformation et la désinformation en recrutant 40 nouvelles personnes (data scientists, ingénieurs, experts en cyber sécurité).

Les investissements européens dans le secteur technologique au RU ont atteint un record en 2018 – D’après le cabinet d’avocats Penningtons Manches, les fonds européens ont alimenté le secteur technologique britannique à hauteur de 1,89md£ en 2018 contre 1,66md£ en 2017, atteignant leur niveau le plus haut. Le rapport indique également que 70% des investissements étrangers se sont concentrés dans le « Golden Triangle » (Londres, Oxford, Cambridge), et que les Etats-Unis demeurent le pays qui investit le plus dans les entreprises britanniques (34% en valeur). Les secteurs qui ont attiré le plus d’investisseurs étrangers sont la fintech, l’IA, la blockchain, la sécurité numérique et la medtech.

 

Start-ups

1/ Irlande

Les investissements dans les start-ups technologiques irlandaises en baisse de 6 % en 2018 - Alors que les start-ups tech britanniques, françaises et allemandes ont respectivement levé 3,4 Mds€, 2,4 Mds€ et 2,0 Mds€ de fonds, les start-ups tech irlandaises n’ont attiré que 265 M€ en 2018, soit une baisse de 6 % par rapport à l’année dernière. Cela peut notamment s’expliquer par une baisse de 25 % du capital-risque à destination de la tech en 2018. Les entrepreneurs irlandais plaident pour une révision des niches fiscales qui leur sont destinées et demandent au gouvernement de s’inspirer des dispositifs britanniques.

2/ Royaume-Uni

Un hub  technologique dédié aux entreprises britanniques et indiennes ouvre à Londres - Le nouveau hub, fruit d’une collaboration entre le fonds en capital-risque Pontaq et le quartier d’affaires Royal Albert Dock, a pour vocation la promotion des investissements bilatéraux dans les start-ups en Fintech, IA, blockchain et ville intelligente. Pontaq est un fonds d’investissement britannique qui compte 9 entreprises britanniques et indiennes au portfolio et ambitionne d’investir dans 40 nouvelles startups d’ici 3 ans. Le nouveau hub servira à la fois de siège à Pontaq et d’espace de travail et de mentoring à ses startups.

 

Source: DG Trésor

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